Clément Pernot est un Jurassien authentique ancré en sa terre natale champagnolaise. Indéniablement, le Jura est son credo comme en témoigne son itinéraire. Un parcours qui l’a mené en avril 2015 jusqu’à la présidence du Conseil départemental du Jura.
Portrait d’un homme tout en simplicité et en pugnacité…
« J’ai des racines très rurales, confie le Président, né cinq jours avant Noël, en 1961. Mon père était agriculteur, avant d’entrer comme ouvrier à la cimenterie et ma mère est issue d’une famille d’agriculteurs. »
Conservant précieusement, bien au chaud, des souvenirs d’enfance – ah, le repas dominical dans la ferme de l’oncle Joseph – le jeune Clément poursuit des études.
En effet, il veut apprendre, emprunter les chemins de la connaissance afin de mieux appréhender le monde. Après un baccalauréat à Dole, il enchaînera à Besançon par un DUT de génie mécanique puis une maîtrise en Sciences Économiques : « Je sentais que ma formation initiale n’était pas complète, je voulais découvrir d’autres domaines, assouvir ma curiosité intellectuelle. » En la matière, Clément Pernot fait preuve d’une insatiable curiosité, c’est l’une de ses règles de vie.
Après son service militaire dans le Génie, il devient professeur de technologie pour payer ses études à la faculté bisontine d’Économie : « En tant que professeur à St-Amour, Champagnole, Besançon, j’ai vécu de belles années, passionnantes, je n’étais guère plus âgé que mes élèves. » Simultanément, il prépare son mémoire sur le développement local, un sujet qui lui est toujours cher.
HOMME DES TERROIRS, PRÉSIDENT TOUT TERRAIN
Son premier mentor se nomme André Jourdain, Conseiller général de Champagnole qui devint Président du Conseil général et Sénateur, « un homme rigoureux, soucieux du développement économique ». Jean Charoppin, Maire de Champagnole durant 15 ans et Député, lui offre une rampe de lancement : en 1995, à 34 ans, Clément Pernot devient adjoint au Maire, en charge des affaires culturelles. « On a réalisé des choses intéressantes, avec vraiment le souci de bien faire, avec l’accompagnement du tissu associatif, la promotion de la musique classique. En 1999, on a organisé le premier symposium sur l’industrie et l’artisanat du fer ». Travail manuel et matière grise sont indissociables pour l’homme politique, ou plutôt pour l’homme, tout simplement.
2001, il devient Conseiller général, Maire en 2008 (liste “Vivement Champagnole !“) puis Président de l’exécutif départemental en 2015. Tout cela est le fruit d’un travail de fourmi, au service de la communauté :
« Dans les années 80-90, j’ai vu le déclin de Champagnole, de son tissu économique et donc humain – avec la fin de Jouef, par exemple, qui employait jusqu’à 1500 personnes. »
« On était alors dans une logique de survie. Il fallait faire quelque chose, dénicher des talents, les installer… »
Clément Pernot tient aux valeurs humanistes
Avec André Schwartzman, Adjoint, le territoire champagnolais devient un laboratoire grandeur nature où s’expérimentent les solutions de développement économique et donc social.
Et comme on dit, ça marche ! « Les expériences réalisées à Champagnole sont transférables. Mais bon, en aura-t-on toujours les moyens avec la réforme des Régions et la loi NOTRe ? Pour ma part, j’aurais laissé la compétence économique aux départements !»
Il est vrai que le fonctionnement de la nouvelle Région Bourgogne/Franche-Comté pose question(s). Au sein de celle-ci, le Jura ne compte pas s’en laisser… conter, foi de Jurassien. Sous les airs bonhommes de Clément Pernot, on devine un tempérament de lutteur, pas expansif mais obstiné – un caractère de laboureur, de semeur, de moissonneur-faucheur…
Fier d’être Jurassien, le Président est un homme d’ouverture :
« J’aime découvrir ce qu’il se passe ailleurs, je suis souvent surpris par les initiatives d’autres départements. »
Président tout terrain, attaché aux terroirs, Clément Pernot tient aux valeurs humanistes et donc aux rencontres tous azimuts dans son Jura natal et bien au-delà !
En quelques questions…
- Quel peut être l’avenir des territoires ruraux et montagnards comme le Jura ? Tranchant… « Le destin de ces territoires est entre les mains de leurs Elus qui doivent adopter une politique vraiment volontariste. Sachant que l’on n’a plus rien à attendre de l’État… »
- Quid de la jeunesse jurassienne ? Soucieux… « Nos jeunes quittent le Jura pour étudier, se former. Mais il faudrait qu’ils puissent revenir… et pour cela nous, Elus, devons trouver des solutions. Pour ma part, tout me poussait à ne pas revenir à Champagnole et puis voilà ! Mes deux fils (20 ans et 18 ans) sont toujours à Champagnole ».
- Êtes-vous sensible à la critique ? Oeil malicieux… « Je l’écoute, je discute, je dialogue avec les opposants. On s’enrichit toujours au contact des autres. De toute façon, j’aime les gens, et ce n’est pas une simple expression, cela a du sens pour moi. »
- Pourriez-vous vous passer de la vie politique ? Sourire… « J’aimerais pouvoir m’en persuader… »
- Un plat préféré ? Nouveau sourire… « Je suis un épicurien gastronome mais je n’imagine pas la vie sans pâtes ! »
- Une devise ? Songeur mais déterminé… « J’aime bien : Là où il y a une volonté, il y a un chemin ».
- Un sport de prédilection ? Oeil pétillant… « J’ai une passion pour le sport, le vélo en particulier et je suis vraiment heureux que le Jura accueille le Tour de France ; j’entretiens des relations amicales avec les organisateurs. Bref, j’apprécie le milieu cycliste ! Je vais aussi aux matchs de foot et de rugby, j’aime ces ambiances et l’action sportive en général. »
- Des lectures en particulier ? Soupir explicite… « J’aime lire et je regrette de ne pas avoir assez de temps. Je lis tout de même la presse et j’apprécie particulièrement les titres de L’Équipe et du Canard enchaîné. Ils sont vraiment forts et pleins d’humour ! »